VU sur LA VOIX DU NORD le 19 août 2020

Tourcoing :

         comment les Jardins familiaux font face à la sécheresse

 

Afin de limiter l’arrosage des parcelles, en ces temps de sécheresse, l’association des Jardins familiaux fait évoluer ses usages. Exemple au terrain d’Anor, aux Francs, où les cuves d’eau de pluie étaient à sec, pour la première fois.

C’est un poumon vert en plein cœur de la ville, bordé par les immeubles et les petites maisons. Sur le terrain de la rue d’Anor, l’heure de la récolte des tomates, des carottes, des haricots… a sonné. Et, à vrai dire, les grosses pluies de ces derniers jours ont redonné le sourire aux jardiniers.

Le terrain d’Anor présente la particularité d’être situé au milieu des habitations. PHOTO FRANCOIS FLOURENS - VDN

 

 

Parmi eux, Guy Merlot, qui a été surpris par la première grosse averse : « Je suis resté ici, presque confiné, tellement il pleuvait ! La terre n’en voulait plus, il y avait des mares partout. À la météo, ils ont encore promis de l’eau. On espère qu’on ne sera pas déçus… »

Le vice-président de l’association, Jean-Jacques Marissal (à gauche), aux côtés du responsable du terrain, Christian Fouret, et de Guy Merlot, un jardinier. PHOTO FRANCOIS FLOURENS - VDN

 

Car ces dernières semaines, la cinquantaine de jardiniers du terrain d’Anor a, pour la première fois, manqué d’eau. Pourtant, depuis une dizaine d’années, de grandes cuves, alimentées par de l’eau de pluie récupérée, sont adossées aux parcelles. Chacun des mille jardiniers de l’association dispose de deux cuves de 1 000 litres, prévues pour s’auto-alimenter.

Chaque parcelle dispose de deux grandes cuves d’eau de pluie récupérée. PHOTO FRANCOIS FLOURENS - VDN

Mais lors de la canicule, contrairement aux années précédentes, « on est descendu à zéro, ce qui n’était jamais arrivé, note Jean-Jacques Marissal, le vice-président de l’association. Faute de pluie, il n’y avait pas de solution miracle. » Du coup, les jardiniers ont opté pour le système D. « J’ai une citerne à la maison, explique Guy Merlot. C’est comme une roue de secours… »

« Il faut impérativement faire de l’arrosage raisonné »

 

À l’avenir, pour faire face à la sécheresse, l’association va continuer de constituer des « réserves stratégiques » de six à huit cuves. « Mais comme ça reste limité, si on ne fait pas attention, elles vont très vite disparaître, souligne Jean-Jacques Marissal. Il faut impérativement faire de l’arrosage raisonné. C’est le moment de faire passer des messages » aux jardiniers récalcitrants.

Planter des légumes moins gourmands en eau

 

L’association préconise des solutions alternatives à l’arrosage systématique. Des formations internes sont même organisées pour « éviter le réflexe de répandre beaucoup d’eau sur les jardins ». Concrètement, « on privilégie les techniques pour maîtriser le sol humide, comme le paillage, indique Christian Fouret, le responsable du terrain. On peut aussi serrer plus les légumes, pour les ombrager au maximum. » Quand le sol est paillé, « on regarde si la base est humide, et si c’est le cas, on ne touche pas. Les racines vont chercher de l’eau en profondeur. »

Le niveau de la mare avait baissé de 40 centimètres durant la canicule. PHOTO FRANCOIS FLOURENS - VDN

 

L’autre piste de réflexion consiste à « anticiper le changement de climat », en choisissant mieux des variétés de légumes moins gourmandes en eau.


Mouvaux : pour remédier à la sécheresse, le Jardin des Coulons innove

 Depuis plusieurs années le Jardin des Coulons (jardins familiaux), constate la sécheresse sur ses terrains de culture.

 

N. D. B. (Clp) | 22/06/2020 # Partager $ Twitter

Le 23/06/2020 VU SUR LAVOIX DU NORD

Cette année, l’association a préconisé « le paillage foin plus riche, ou paille, pour es soixante-douze jardiniers », indique Marie-Christine Willaume responsable du jardin. Pour cela, l’association a lancé une opération innovante : la livraison de ballots, en collaboration avec un fermier de Linselles. « L’association avance les fonds, et les jardiniers remboursent ensuite, les frais de port étant pris en charge par le jardin grâce à la vente du miel de ses ruches ». Ce week-end, soixante-quinze ballots de foin trente-cinq ballots de paille ont été livrés.

 

Tous les jardiniers étaient équipés pour transporter les ballots.


NORD ECLAIR LE 30/03/2020

À Tourcoing, les mille adhérents des Jardins familiaux ne peuvent plus cultiver

Confinement oblige, les mille adhérents des Jardins familiaux doivent prendre leur mal en patience. Si l’accès aux 32 parcelles n’est pas interdit, la culture n’est plus autorisée, en applications des mesures gouvernementales.

 

Fanny Saintot | 30/03/2020

Ils ont toujours la clé du portail donnant accès à leur terrain, mais ne peuvent plus cultiver. Alors que la météo des premiers jours de printemps s’avère clémente, les mille adhérents des Jardins familiaux de Tourcoing doivent s’armer de patience.

« Nous attendions tous que l’hiver se termine, pour pouvoir nous adonner à notre passion, explique Jean-Jacques Marissal, le vice-président de l’association. Et patatras, ce confinement est imposé. C’est beaucoup de frustration, après un long hiver. »

Beaucoup de questions

 

Malgré les mesures en vigueur, quelques-uns ont cédé à la tentation. « Il y a eu de la délation de la part de certains riverains, qui s’étonnaient qu’on puisse continuer à cultiver sa parcelle », ajoute Jean-Jacques Marissal.

Et dans le même temps, « on a eu beaucoup de questions de jardiniers, qui s’interrogeaient aussi sur ce qu’ils pouvaient faire ou non. Ils se disent qu’étant sur une parcelle de 200 m 2, avec un voisin à quinze mètres, ils respectent les consignes sanitaires. Mais le confinement, c’est rester chez soi. ».

« Rien n’empêche les jardiniers de s’aérer, mais pas trop longtemps. »

 

D’où la décision de l’association, qui rappelle par voie d’affichage les règles en vigueur : « Notre rôle n’est pas d’interdire mais d’accompagner ces mesures. Le juge de paix, c’est l’attestation de dérogation de déplacement. »

 

En clair, « rien n’empêche les jardiniers de se rendre sur leur parcelle, pour s’aérer, mais pas trop longtemps. Ils peuvent déterrer quelques poireaux, l’espace d’une dizaine de minutes. Il n’est pas question de commencer de préparer le terrain ou de bêcher, en y passant des heures. »

Les poules sont nourries

Que deviendront alors les différentes cultures ? « Aujourd’hui, le paradoxe, c’est que les conditions sont idéales pour jardinier. Mais il n’y a pas péril en la demeure, à condition que le confinement ne dure pas trois mois. On est au mois de mars, si tout va bien on sera un peu en retard. Ce n’est pas une bonne excuse de prétendre qu’on n’aura pas de cultures. La meilleure chose à faire reste de respecter le confinement. »

 

 

Quant aux poulaillers collectifs dont disposent certains terrains, ils sont nourris par un jardinier habitant à proximité. Une personne a été désignée, en accord avec le commissariat et la mairie de Tourcoing.

« Mon jardin, c’est ma vie »

Amoureuse de la nature, Christelle Vianne, a dû temporairement renoncer à cultiver sa parcelle, au jardin des Coulons : « comme il est interdit de jardiner, on n’y va plus… »

Pour Christian Fourret, responsable du jardin d’Anor, où des affiches rappellent les règles, « le civisme des jardiniers fait que cette mesure est bien respectée ».

Tous auraient aimé profiter des premiers jours de printemps. « C’est la période du plein boom, regrette Martine Blairon, des Orions. Il faut nettoyer, bêcher, enrichir la terre naturellement, faire les semis, et nous devons rester la bêche au pied. »

Faute d’accéder aux serres, « les semis sont faits chez nous dans des pots, ajoute Christelle Vianne. Nous aurons recours aux plants, et les horticulteurs risquent d’être dévalisés très vite ». S’agissant des premières plantations de pommes de terre, d’échalotes et d’oignons, ils pointent « le risque de retard, voire de moins bonnes récoltes ».

 

La grande famille des jardiniers déplore aussi l’impossibilité, après l’hiver, « de prendre l’air et de retrouver les copains », souligne André Lavallard, figure de l’Yser : « Mon jardin, où je me rends à vélo quatre à cinq fois par jour, c’est ma vie ». C.O. (CLP)


    Paru dans le journal de la paroisse de Mouvaux, PORTE VOIX N°50 de février